[VIDEO] Pérols, Congrès des Experts-Comptables : rencontre avec Cécile de Saint Michel et Pascal Castanet

Si le thème semble anodin pour un œil extérieur, il représente un changement majeur, une révolution même, qui touchera de manière significative les cabinets d’experts-comptables, car il ne s’agit pas seulement de la transition vers un format numérique des factures. Le congrès est intitulé “De la facture électronique à la data : le début d’une nouvelle ère”, soulignant l’importance de cette actualité pour le secteur.

“Notre 78e Congrès de l’Ordre des experts-comptables porte sur la facture électronique, enjeu majeur pour la profession, mais pas seulement ! L’événement porte également sur la data, sur l’intelligence artificielle, toutes les nouvelles technologies qui rentrent dans notre société et dans nos cabinets. Dans notre profession, elles vont avoir un impact primordial sur notre façon de travailler”, souligne Cécile de Saint-Michel, président nationale de l’Ordre des Experts-Comptables.

La transition vers la facturation électronique en France, initialement prévue à compter de juillet 2024, a connu un rebondissement pendant l’été avec l’annonce par le gouvernement de son report. Si le nouveau calendrier de déploiement n’est pas encore connu, la réforme aura bel et bien lieu, remodelant le paysage de la comptabilité en France. “La facture électronique, ce n’est pas simplement transformer un tableau Excel en PDF, plaisante-t-elle. Ça va vraiment changer beaucoup de choses ! C’est pour cela qu’il nous paraissait important d’avoir un congrès qui porte sur toutes ces nouvelles technologies. Il est nécessaire de s’adapter. Après, la profession a déjà pris le sujet à bras-le-corps, toutes les instances sont mobilisées autour de cette grande question et nous avons mis en place des formations à destination des cabinets d’expertise comptable de la France entière”. Côté formation, l’Ordre n’a pas lésiné sur les moyens puisqu’un plan à hauteur de 4 millions d’euros est lancé afin de développer ces outils auprès des experts-comptables et d’accompagner les 170 000 collaborateurs qui travaillent dans les cabinets.

Le congrès lui-même jouera un rôle clé dans la préparation de cette transition, avec des ateliers, des conférences et un objectif global de sensibiliser, de rassurer et de préparer les experts-comptables à cette nouvelle ère. “Ce congrès est primordial pour se préparer à cette grande aventure que va être la facture électronique,” insiste Pascal Castanet, président de l’ordre des experts-comptables de la région Occitanie. Car la facture électronique n’est pas seulement une question de format de fichier, c’est une transformation majeure de la profession comptable qui offrira de nouvelles opportunités, notamment dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises, des données extra-financières et de la durabilité.

Concrètement, la facture électronique, telle qu’elle est définie dans cette nouvelle ère, est un fichier informatique qui doit être déposé sur des plates-formes spécialisées, telles que PDP (Plateforme de Dépôt de Factures) ou PPF (Plateforme Publique de Facturation). L’objectif : faciliter les échanges de fichiers entre les entreprises et leurs clients.

“Cette transformation offre un potentiel considérable pour les cabinets comptables en éliminant la saisie manuelle fastidieuse qui est très chronophage, précise Cécile de Saint Michel. Il y a une partie de notre travail, qui n’était pas forcément le plus intéressant d’ailleurs, qui va disparaître ou diminuer. L’introduction de la facture électronique permettra aux cabinets de dégager du temps précieux, qui pourra être réinvesti dans des activités à plus grande valeur ajoutée.”

Un changement stratégique majeur s’annonce donc pour les cabinets d’expertise comptable. “L’enjeu principal de la facture électronique, c’est un changement de stratégie dans les cabinets, nous allons consacrer le temps gagné à nos clients, soit sur de l’accompagnement, soit sur de nouvelles missions”, ajoute-t-elle.

Une transformation qui pourrait sembler anodine, mais qui implique un élément désormais incontournable : la data.